Localisation et sous-sol
Dans chaque territoire, les roches, les sols associés et le climat local favorisent certaines productions agricoles et en pénalisent d’autres. Une ferme biologique doit en tenir compte pour pouvoir produire naturellement sans engrais ni pesticides chimiques.
Le relief du nord-ouest de la Sarthe est marqué par la présence du Massif armoricain (Coëvrons en forêt de Sillé le Guillaume, Alpes Mancelles), vestige de hautes montagnes érodées depuis 300 millions d’années.
Majoritairement, les roches y sont soit issues directement du magma (roches magmatiques, par exemple le granite) ou bien ont été transformées par les hautes pressions et températures lors de la formation des montagnes (roches métamorphiques, par exemple les shistes).
Au sud-est apparaissent les plaines de roches sédimentaires (calcaires, limons …) du bassin parisien, principalement issues de la sédimentation marine pendant l’ère secondaire (Trias, Jurassique, Crétacé).
La dernière incursion de l’océan dans la région date de 100 millions d’années (Cénomanien, fin du Crétacé). Le littoral borde alors l’actuel massif armoricain, notamment près de Ségrie. À cette époque, une forte érosion du massif montagneux causa l’accumulation de grandes quantités de sable en bord de mer. Celui-ci affleure aujourd’hui dans la région appelée les Bercons, entre Ségrie, Montreuil le Chétif et Moitron sur Sarthe. C’est sur ce sable et les grès roussards sous-jacents que se situe le site de La Basse Lande.
Une autre partie des terres de la ferme sont situées plus au nord vers Saint Aubin de Locquenay. Dans cette région, le sous-sol n’est plus sableux mais calcaire.
Sols et productions
Les terres sableuses de la Basse Lande sont peu favorables aux cultures. L’infiltration rapide de l’eau lessive les éléments nutritifs et la terre sèche rapidement.
Cependant, grâce à la préservation des haies et des bosquets, cet environnement sert de refuge aux animaux fouisseurs (blaireaux, renards, lapins, etc…).
À flan de colline, la Basse Lande est aussi une zone d’exfiltration d’eau qui abrite des zones humides riches en biodiversité. On y trouve grenouilles, crapauds, insectes et de nombreux oiseaux qui s’en nourrissent.
Ces terres sont propices à l’élevage et l’arboriculture que nous pratiquons. La ferme compte trois vergers totalisants environ 250 arbres dans lesquels paissent régulièrement une cinquantaine de bovins.
Les cultures (orge de printemps et blé principalement) sont effectuées en majeure partie vers Saint Aubin de Locquenay. En effet, la terre y est plus propice car les sols sur roches calcaires sont bien meilleurs pour les cultures. On trouve d’ailleurs plutôt des grandes cultures dans le Bassin parisien et de l’élevage dans le Massif armoricain.
Afin de respecter les rotations permettant au sol de se régénérer (indispensable en agriculture biologique), nous cultivons malgré tout quelques champs à proximité de la Basse Lande. Ci-dessous la photo présente l’orge de printemps fin avril 2019, correct étant donné le manque d’eau.